Invitation au voyage

Trois mois ... me voilà partie pour trois mois ...

Le train prend de la vitesse, le paysage défile désormais à vive allure sous un ciel bleu parsemé ici et là de petits agrégats cotonneux. Dans tout juste une heure, je serai à Paris.

Après le stress du départ, l’angoisse perpétuelle d’avoir oublié quelque chose, ou encore le « je-ne-serai-jamais-prête-à-temps », la machine est lancée. Machine infernale, Jean Cocteau m’aurait-il assuré que telle était ma destiné ?

Voyager ...

S’ouvrir à de nouveaux horizons, s’émerveiller, contempler, apprendre. Mes pensées vagabondent, mon esprit est déjà loin. Est-ce une forme de téléportation ? Aurions-nous le pouvoir de nous évader à des milliers de kilomètres ?

Voyager ...

Me voici à Calcutta, des vaches sacrées emplissent les rues bondées de la ville. Petit détour par l’Australie, terre de feu des aborigènes, le vent soulève une poussière rouge qui s’infiltre, qui s’infiltre... Chaleur suffocante du Sahara. Retour en France, je longe un champ de lavande, mes pas allant au rythme du chant des cigales.

Trois mois ... nous voilà partis pour trois mois ...

Les ceintures sont attachées, l’avion s’avance sur la piste de décollage. Le sol s’éloigne petit à petit. Bientôt, les voitures ne seront que des fourmis, les routes des fils à coudre, les villes des taches grisâtres ... Dans quinze heures, nous serons à Edmonton.

Marie-Sophie