Pour le second weekend que nous avons passé à Jasper, nous avons choisi de continuer notre route jusqu’aux chutes de l’Athabasca.

Whistlers Mount

Au petit matin, nous voilà parés pour parvenir jusqu’au sommet de cette montagne colossale et arrondie dominant le paysage de Jasper. Une légère brume vient délicatement nous rafraichir lors des premiers cent mètres que nous parcourons sur le sentier de randonnée. Mais à mesure que nous marchons, cette brume se transforme en pluie, battante et glaciale. Qu’à cela ne tienne, nous marchons sans relâche, parfois avec difficulté sur ce chemin escarpé, au travers des trois zones de végétations caractérisant toute montagne (hop, un peu de culture !) :

• Zone montagnarde : soit le fond de la vallée légèrement boisée de l'Athabasca, où vivent la plupart des gros animaux de Jasper.
• À 1 350 m au-dessus du niveau de la mer, la végétation se transforme en d'épaisses et denses forêts d'épinettes d'Engelmann et de sapins appelées « forêts subalpines ».
• Au terminus supérieur, le mélange de roche stérile, d'arbres rabougris et de petites plantes délicates est appelé « zone alpine », refuge de la marmotte « siffleuse ».

Une fois les 1000m de dénivelés laissés derrière nous, un spectacle lunaire s’étend devant nos yeux : aucune végétation, vent glacial et turbulent, amas de neige et de glace ...

Nous redescendons alors par le « Tramway », téléphérique nous reconduisant à notre point initial. C’est alors que nous rencontrons trois jeunes canadiens, dont l’accent fort prononcé leur donne un air jovial et sympathique. Promis, nous les reverrons ce soir autour d’un feu de camp !

Edith Cavell Mount & Angel Glacier

La route nous menant du côté du versant Nord du Mont Edith Cavell nous offre une vue imparable sur ce géant de pierre. A peine sorti de la voiture que tous les sens s’éveillent ... sapins, fleurs alpines aux couleurs vives, eau ruisselant sur la roche emportée il y a des années de cela par le puissant glacier ...

Nous voilà aux pieds du glacier Angel. Tel un ange déployant ses ailes, ce glacier semble s’envoler au dessus de la montagne. Un peu plus loin, nous laissons trainer notre regard sur une étendue d’eau dont la surface est jonchée ici-et-là de morceaux de glaces imperturbables. C’est le lac du glacier Edith Cavell ...

On the road to Athabasca Falls

Les routes traversant le parc offrent un panorama tellement spectaculaire qu’il est parfois (parfois hein !) difficile pour le conducteur de rester concentré ... mais tellement facile de découvrir des joyaux de la nature. C’est ainsi que nous sommes tombés, nez-à-nez, avec le lac Horseshoe – fer à cheval – dont le bleu outremer de l’eau vient effleurer les berges, mélange de verts et d’ocres chatoyants. Perchés sur un rocher de ce lac, nous restons – un moment – à contempler sa beauté resplendissante, l’eau étincelant comme milles feux.

[Bouche bée]

Athabasca Falls

A chaque étape une merveille ... et cela ne fait que se confirmer lorsque nous débarquons du côté des chutes de l’Athabasca. Bien que le site soit très prisé des touristes, le spectacle en est tout autant spectaculaire. Imaginez un torrent fougueux et puissant, imaginez une chute d’eau de 25m de haut, imaginez un canyon où l’eau vient éroder puissamment la moindre parcelle de roche ... imaginez désormais le retour au calme, l’eau crépitant et reprenant son cours habituel ...

Annette Lake

Après la pluie, le beau temps !

Nous décidons de clôturer le weekend par un après-midi farniente au bord du lac Annette. Pique-nique, bronzette, sieste, baignade pour Angel et Axel, forcée pour MS ... Les montagnes constituent un cadre tellement reposant et pourtant si dynamique à la fois - quelle contradiction - qu’il nous est difficile de reprendre le chemin du retour ...

-

Le Parc National de Jasper est le plus grand parc naturel des Rocheuses Canadiennes et est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Regorgeant de larges vallées, de montagnes accidentées, de glaciers, de prairies, de rivières sauvages, ce milieu naturel protégé constitue un abri pour de nombreuses espèces vivantes : élans, mouflons, daims, caribous, écureuils ... Leurs prédateurs, grizzlys, ours bruns, loups, couguars, se font quant à eux plus discrets mais peuvent être rencontrés au détour des 1200km de chemins de randonnées que comporte le parc de Jasper.

Notre périple débuta samedi. Au volant d’une Nissan Versa, nous quittons la ville et nous nous engageons sur la Yellowhead Highway, autoroute nous conduisant tout droit jusqu’à notre destination finale : le Parc National de Jasper. Ici, les autoroutes sont quelques peu étonnantes : 2x2 voies, limitation à 110 lorsque ce n’est pas 90km/h, de nombreuses intersections avec STOP et voies de stockage en plein milieu de la voie « rapide » !

Edmonton, Edson, Hinton ...

Les rocheuses se dessinent petit à petit. L’horizon se fait de plus en plus accidenté, nous distinguons désormais les crêtes sur un fond de ciel bleu, limpide.

Pour rentrer dans un parc naturel, il faut un « laissez-passer ». Nous dépassons donc l’entrée dûment gardée et nous nous engageons dans une vallée scintillante où lacs, torrents, forêts se succèdent à une vitesse impressionnante. Sans passer par Jasper, nous bifurquons sur la route nous menant au lac Maligne.

Première étape : Medicine Lake.

Ce lac, alimenté par la rivière Maligne, est un joyau de la nature qui tend malheureusement à disparaître. Sous l’action d’un effet « sinkhole », l’eau du lac est draîné plus rapidement, au moment de l’été, que la rivière ne met pour le remplir.

Nous trempons nos pieds dans l’eau ... gelée. Tellement froide qu’une sensation de brûlure nous parcourt les orteils. La baignade ne sera pas pour aujourd’hui, hein Axel !

Seconde étape : Maligne Lake

Après 10 minutes de route, nous atterrissons, émerveillés, face au lac Maligne. Eblouissant, irréel, mystérieux ... la beauté de ce lac est insaisissable, mais avant tout indescriptible. Nous restons sans voix devant cette œuvre d’art que la Nature a si bien façonné au cours du temps. Eau turquoise, forêts de conifères, montagnes en arrière plan, le paysage est tout simplement magnifique...

Nous restons une bonne heure à contempler la beauté de ce lieu, bien que les moustiques, présents par milliers, auraient pu nous dépecer en un rien de temps.

Troisième étape : Maligne Canyon

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au canyon de la rivière Maligne. Du parking un grondement sourd, tout droit sorti des entrailles de la terre, nous parvient. Nous prenons donc le chemin aménagé et descendons le long du canyon. Du premier pont, nous tentons d’apercevoir la rivière coulant 50m en contrebas. Le second nous offre quant à lui un spectacle absolument spectaculaire : une cascade dont l’impressionnant débit rejette une brume glacée venant nous « rafraichir » le visage. Le fond du canyon est encore tapissé, ici et là, de blocs de glace imperturbables. La randonnée continue jusqu’au cinquième pont, avant de rebrousser chemin jusqu’à la voiture.

Quatrième étape : Jasper

Jasper est une agréable petite ville de 4700 habitants, entourées de montagnes colossales. Notre dîner se fera dans une pizzeria, c’est décidé ! Mais quelle honte, cette pizzeria ne propose aucune dessert ! Exit les glaces et fondants au chocolat ...

Ce soir, c’est décidé, nous dormirons dans la voiture ! Nous nous organisons donc pour la nuit à passer. Angel aura le siège avec volant, cela ne la dérange pas. Axel dormira à la place du mort, MS sur la banque arrière.

MS : « Cela vous dit de se la faire à la courte paille ? »

Résultat des jeux : MS a le volant, Angel la place du mort et Axel la banquette...

Cinquième étape : dormir

Nous prenons le chemin du lac Pyramide et nous arrêtons sur une plage du lac, où trois canadiens pêchent à la mouche à la tombée de la nuit. Nous observons, impassibles, le coucher de soleil, dans un cadre calme et reposant, avant de nous endormir. 2h00 du matin, nous nous faisons réveiller par un garde forestier nous demandant de quitter la plage. Tant pis, nous trouverons bien un autre endroit pour continuer notre nuit ! Après 2-3 minutes de route, nous nous arrêtons sur un parking, et continuons notre nuit jusqu’à 9h00 du matin. C’est que l’on dormirait bien dans une voiture, hein Axel !

Sixième étape : randonnée autour du Pyramid Lake

Après avoir copieusement petit-déjeuné à Jasper, nous voilà fin prêts à entamer la première randonnée de la journée. Petit détour par l’île du lac, nous prenons ensuite un sentier s’engouffrant dans la forêt.

Comme il est possible de rencontrer des ours sur notre chemin, nous discutons de choses et d’autres afin d’être identifiés par ces animaux comme des être-humains. C’est fou ce que l’on peut trouver comme sujets de discussion lorsque nous sommes dans ce cas, hein Axel ! Malheureusement, nous avons sans doute trop parlé : ni ours, ni caribous, ni écureuil ... la prochaine fois, nous nous tairons !

Cette randonnée nous fait passer sur la crête d’une montagne, où nous pouvons contempler la vallée de Jasper, ses lacs turquoise et le tout, sur un fond de montagnes enneigées.

Septième étape : Miette Hot Springs

Pour clôturer le weekend, nous nous arrêtons aux sources de Miette, où de l’eau à 40°C sort de la roche. Cette eau, sulfurée, dégage une odeur d’œuf pourri et donne une coloration jaune à la roche. Les bains sont quant à eux traités. Ouf, nous ne trainerons pas une odeur de moisi jusqu’à Edmonton ! L’eau des grands bains est à 40°C. Impossible d’y rester trop longtemps. Angel et Axel tentent celui à 13°C. Avec succès. Celui à 20 n’est donc qu’un jeu d’enfant pour eux. MS n’a quant à elle pas réussi à y rentrer un seul doigt de pieds.

L’eau nous détend, nous réveille (ou pas). Il est maintenant temps de rentrer sur Edmonton, émerveillés par le weekend que nous venons de passer.

Pour ce premier weekend, nous restons à Edmonton !

Vendredi soir

Pour notre première sortie nocturne, nous décidons d’aller faire un tour du côté de White Avenue, la rue de la soif d’Edmonton. Nous y trouvons un pub irlandais, le O’Byrne’s pub, dont l’allure est fort sympathique. L’ambiance y est peut-être conviviale, mais la musique, excessivement forte, empêche toute communication. Ce n’est pas grave, nous nous prenons tous une Guinness, même Axel qui n’aime pourtant pas (^^), et essayons de nous réveiller à grands coups de flash ! Encore les effets du décalage horaire ...

Samedi

Nous nous levons de bonne heure afin d’aller acheter nos vélos à Fenske Auction. C’est une vente aux enchères organisée par la police de la ville. Les vélos en vente ont été volés ou trouvés. Le gars tenant l’enchère semble être un bon canadien : dur de le comprendre !

« fififififity obedey »

Au bout d’un certain temps, on prend de l’assurance. Nous enfourchons nos vélos, et en route ! MS ? Non, pas elle, son vélo ne roulant pas ... Nous revenons donc à la maison, poussant notre vélo et nous entassant maladroitement dans le tramway.

Pas de répit ! Nous voilà repartis aussi sec à destination du plus grand centre commercial d’Amérique du Nord, le West Edmonton Mall. Plus de 800 boutiques, un parc aquatique, un parc d’attraction, des spectacles d’otaries, une patinoire ... tout ceci en indoor ! Nous vous laissons imaginer le truc ! Nous nous y perdons sans cesse ...

Mais nous voilà désormais devant le grand et l’unique Waterpark ! Timidement, nous passons l’entrée et nous engouffrons dans l’antre de la bête...

Sous l’immense serre, la température est équatoriale. Nous nous glissons dans la piscine à vague, agréablement chauffée. Et nous voilà soudainement retournés par une puissante vague, tellement forte qu’Angel se retrouve propulsée, systématiquement, à 10m d’Axel et MS. Et en voici une deuxième ! Cette fois-ci, c’est culbute avec une bouée. La troisième vague nous fait quant à elle boire définitivement la tasse ! Woouh, c’est comme si nous étions à l’océan !

Seconde étape, les toboggans. Il y a en à la pelle, tellement que nous nous perdons dans les escaliers montant en haut des différentes tours ! Nous nous élançons dans les plus vertigineux (même pas peur, hein Axel !), les plus sombres, les plus fous (vous êtes vous déjà sentis comme aspirés par un siphon d’évier ?) ... et pour finir finalement à faire des ricochets, lancé à vive allure, sur un tapis en PVC.

Cet après-midi fut délicieux ! Nous y retournerons, promis, pour qu’Axel se décide à faire le toboggan rouge ;-) (et aussi pour profiter des « quelques » boutiques présentes !)

Dimanche

C’est avec une flémingite aiguë doublée d’une molassonite foudroyante que nous nous levons tous ! Tant pis, nous ne ferons rien aujourd’hui !

En attendant le post gigantesque qui racontera ce que nous avons fait pendant les deux derniers week-ends, j'ai à coeur de vous parler d'une chose que nous rencontrons partout ici. Il s'agit de l'expression "Heavy Duty", littéralement "Lourd Devoir". D'après les dictionnaires, cela signifie en réalité que l'objet en question est censé être très résistant, voire même à usage industriel.

Eh bien figurez-vous qu'ici, tout est Heavy Duty : clefs à molette, produits ménagers, lames de rasoir, modes de lavage du linge... même certains Pick-Up arborent cette mention en guise de preuve de leur robustesse!!! Nous avons nous aussi été forcés d'adopter ce terme, car on le rencontre vraiment partout.

A l'avenir, ne vous étonnez donc pas si nous employons ladite expression de manière récurrente...

Enfin installés !

Mercredi dernier, nous avons emménagé dans une petite maison tout près du campus.  Nous avons pour coloc’ trois chinois, une chinoise et un vieux gars canadien qui va manger chez sa maman tous les jours. Dès notre arrivée, nous avons vite constaté les dégâts : les pièces communes dont la cuisine en particulier étaient dans un état déplorable...

Pendant deux soirées, nous avons donc joué les ménagères modèles avec MS (c'est du propre, vous connaissez ?), pendant qu'Axel s'occupait du petit jardin qui n'avait pas été entretenu depuis fort longtemps.

Conclusion : pas très propres ces chinois tout de même !

Voici nos chambres :

Et puis, nous avons la chance d'avoir une petite verrière attenante à la chambre d'Angel et Axel. Elle est vite devenue notre QG, l'endroit où nous prenons nos repas et profitons de la chaleur de la journée.

Nous avons également profité de cette fin de semaine pour faire quelques courses et avons enfin trouvé un "vrai" supermarché : SAFEWAY, où nous avons pu nous approvisionner à peu près normalement... Axel était quant à lui aux anges : il a trouvé des "pop tarts"... Malheureusement ... impossible de trouver du vin pour agrémenter nos repas, du cidre ou encore la moindre bière

Plus sérieusement, nos stages ont bien commencé, pas trop vite ni trop intense… C’est à nous de choisir nos horaires pourvu que l'on fasse environ 7h par jour, et que nous parvenions à avancer le projet 

Prochainement :  notre premier weekend au pays des caribous.

Axel, MS et Angel

Voilà! Cela fait quelques jours déjà que l’on est arrivés au Canada et on commence peu à peu à s’acclimater. Difficile de dire ce qui tranche le plus avec ce dont on a l’habitude en France, mais ce qui est sûr c’est que l’échelle n’est pas du tout la même ici... Les voitures ressemblent à de petits camions, les routes n’ont jamais moins de 2x2 voies, le campus de l’Université est fait comme une ville (on y trouve des restaurants, des cafés, des petits supermarchés, une piscine, un stade couvert...) et les distances sont souvent beaucoup plus longues à parcourir que ce qu’on a prévu d'après le plan!!!

Les gens sont très accueillants et la météo est relativement bonne jusqu'à présent. Le trajet en avion s'est très bien passé : on a survolé l'Ecosse, le Groënland et une bonne partie du Canada. En descendant de l'avion, la chose qu’on remarqué en premier c'est que les voitures n'ont pas de plaque à l'avant (pratique pour les radars) et sont très généreusement dimensionnées : on ne voit que des gros 4x4, des Pick-Up Dodge, GMC... comme dans les films quoi. On a même vu des pick-up avec 2 roues devant et 4 roues derrière sur le même essieu (comme un petit camion). Du côté des motos, c'est très tranché : les gens ont soit des Harley Davidson (ou équivalent), soit des grosses sportives japonaises (R1 et GSX-R 1000 principalement). A noter aussi que les concepteurs des lignes d'échappement des voitures locales semblent avoir oublié d'intégrer un pot catalytique dans leurs plans et préfèrent l'emploi d'un simple tuyau...

Sinon la population locale est très très accueillante. Quand on entre dans un magasin, on entend souvent : "Hi! How are you doing today?" ce à quoi on ne savait pas trop quoi répondre au début. Apparemment, il faut dire un truc du genre : "Fine! What about you?"
On a pas mal de difficultés à comprendre ce que les gens disent en général, et on n'arrive pas souvent à se faire comprendre non plus du premier coup. Dans le registre des choses bizarres, on a remarqué que les gens ont des prises de courant qui sortent par l'avant des voitures (en fait ça leur sert à les préchauffer l'hiver lorsque les températures sont basses). Le mystère du bus est lui aussi difficile à résoudre : on ne peut apparemment pas prendre de tickets à l'avance, et lorsqu'on le prend dans le bus, il faut mettre la monnaie exacte dans un petit bocal en verre près du conducteur. En général, il ne vérifie même pas ce qu’on met et nous donne un bout de papier coupé dans la zone de validité (qu’on n’arrive même pas à voir, mais lui si). Bref, les transports en commun c'est pas encore ça...

A peine le temps de récupérer nos bagages que nous voilà déjà entassés dans une navette surclimatisée nous conduisant à l’auberge de jeunesse.

Le paysage défile à vive allure

L’immense route sur laquelle nous roulons semble se rendre tout droit vers le fameux downtown. Telle une forêt, les gratte-ciels viennent effleurer l’horizon, les voitures que nous croisons – GMC, Chevrolet, Corvette, Nissan et autres gouffres à pétrole – sont alors réduites à néant.

81^ème avenue, Hostelling International

Chargés de nos valises, nous nous engouffrons, chargés comme des mulets, dans l’auberge de jeunesse qui nous hébergera pour les prochains jours. La chambre est petite, mais confortable. De toute façon, nous n'y resterons que pour dormir. A peine installés, nous partons arpenter White Avenue, la rue de la soif à Edmonton. Pause kébab ! Nous enregistrons les bars proposant un happy hour, durant lequel la Guiness coule à flot !

Nous voici donc embarqué pour trois mois dans un pays où tout semble démesuré. Nous avons soif de découverte, soif de connaissances, soif d'émerveillement !

Attachez vos ceintures, vous voilà, vous aussi, catapulté au travers d'une porte vous conduisant dans un monde parallèle !

Marie-Sophie

Trois mois ... me voilà partie pour trois mois ...

Le train prend de la vitesse, le paysage défile désormais à vive allure sous un ciel bleu parsemé ici et là de petits agrégats cotonneux. Dans tout juste une heure, je serai à Paris.

Après le stress du départ, l’angoisse perpétuelle d’avoir oublié quelque chose, ou encore le « je-ne-serai-jamais-prête-à-temps », la machine est lancée. Machine infernale, Jean Cocteau m’aurait-il assuré que telle était ma destiné ?

Voyager ...

S’ouvrir à de nouveaux horizons, s’émerveiller, contempler, apprendre. Mes pensées vagabondent, mon esprit est déjà loin. Est-ce une forme de téléportation ? Aurions-nous le pouvoir de nous évader à des milliers de kilomètres ?

Voyager ...

Me voici à Calcutta, des vaches sacrées emplissent les rues bondées de la ville. Petit détour par l’Australie, terre de feu des aborigènes, le vent soulève une poussière rouge qui s’infiltre, qui s’infiltre... Chaleur suffocante du Sahara. Retour en France, je longe un champ de lavande, mes pas allant au rythme du chant des cigales.

Trois mois ... nous voilà partis pour trois mois ...

Les ceintures sont attachées, l’avion s’avance sur la piste de décollage. Le sol s’éloigne petit à petit. Bientôt, les voitures ne seront que des fourmis, les routes des fils à coudre, les villes des taches grisâtres ... Dans quinze heures, nous serons à Edmonton.

Marie-Sophie